Mes 24h du Mans solo avec Pierre Labaune - Objectif 100 tours du Bugatti

Publié le par yannick84

Préambule

 

J’ai absolument souhaité écrire ce récit (même tardif) au sujet de mes 24h du Mans 2017 pour rendre hommage à 2 personnes cher à mon cœur, pour mes enfants qui ne peuvent m’accompagner, mais également et aussi pour que chaque personne qui lira ces quelques lignes puisse découvrir le rôle primordial (et gratifiant) que tient un staff dans la réussite d'un projet sportif d’une course d’un solo, d’une équipe, ainsi que l’entourage familial d’un concurrent.

En effet, il devient de plus en plus difficile de trouver une personne désirant participer à une aventure sportive.

 

Par pudeur, par discrétion je voulais réserver ce récit à mon cercle d'amis, aux solos qui me sont proche mais certains ont été très convainquant aussi je le laisse en accès public. Du coup j’aurais pu titrer ce récit « Mes 24h du Mans au cœur de la famille des solos et de leurs coach avec Pierre Labaune ». Si au milieu de tous ces détails, de ces anecdotes parfois intimes vous en retirez des info, des astuces pour vous permettre de mieux préparer, mieux gérer vos épreuves d’ultra endurance, ou tout simplement si cela vous donne l’envie de rejoindre la famille des solo et de vous immerger dans cette formidable ambiance, j’en serai ravi.

 

En aucun cas ce récit est fait pour frimer, pour épater la galerie, j’ai passé l’âge, ni pour obtenir une reconnaissance quelconque du milieu du roller.

Pour la petite histoire, je l’avais commencé quelques jours après les 24h 2017 mais j’ai tout perdu à la fin de l’été ce qui explique ce retard dont je m’excuse. Je remercie ceux qui étaient dans la confidence pour votre patience.

 

 

 

Introduction

 

 

Tout commence fin janvier 2017 quand Isabelle m'annonce (toute embêtée) qu'elle est enceinte. Nous avions prévu d'aller aux 24h du Mans début juillet puis à ceux de Calafat le week-end du 20-22 juillet.

Selon elle, (ah ces femmes lol), sa grossesse pourrait mettre en péril « notre » projet ou plutôt « mon objectif » de dépasser enfin les 400km en solo aux 24h du Mans. Objectif après lequel je cours depuis 2011. Je l'avais bien approché à 2 tours près en 2013 dans le froid, mais pour 2017 je voulais essayer de le dépasser largement.

 

Qu'importe ses états d’âmes la question ne s'est même pas posée. Hors de question de refuser à une personne sans enfant de devenir maman même si de mon côté j'ai déjà 2 grands ados. Petite semaine de vacances au ski début février. On en profite pour annoncer l’heureux évènement à mes enfants et à la famille. Quelques rares amis Briançonnais assez proche sont mis également dans la confidence. Ils en profitent pour m’interpeller sur mes courses qu’ils suivent régulièrement via Facebook et notamment les 24h. Ils n’en reviennent pas que l’on puisse faire 24h de roller, pour certains sans dormir ni s’arrêter.

Les vacances terminées, on range les skis à la cave pour commencer la préparation des 24h du Mans. Jamais de ma vie je n'avais rangé les skis si tôt dans la saison.

 

 

Préparation et recherche d'un staff

 

 

Sans trop me forcer je m’astreins à rouler autour de l’hippodrome du Parc Borély de Marseille tous les samedis matins et dimanches matins très tôt. Après 10h30 cela devient impossible, la voie étant envahie par les piétons.

2 sorties de 50km en moyenne le week-end à Borély, parfois je rajoute même une sortie supplémentaire le samedi ou dimanche après-midi sur notre circuit à Berre, plus les entraînements du mardi et du jeudi avec les copains d'Eurocopter au vélodrome et quelques longues sorties sur la voie verte Toulon-Le Lavandou, en compagnie d'Isabelle sur un son vélo électrique, me permettent de vite retrouver la forme.

Nota : maintenant ce n’est plus « Eurocopter » mais « Airbus hélicoptère »

 

Je ne sais pas ce qui me motive le plus entre l'adorable Isabelle qui me pousse à aller rouler régulièrement (alors que les années précédentes je culpabilisais de l'abandonner un moment pour aller rouler le week-end) ou si c'est l'arrivée d'un futur bébé qui me pousse à me dire autant rouler au maximum maintenant tant que je peux, plus tard ça sera plus compliqué alors autant en profiter maintenant. Bref tout cela me donne des ailes.

A ma grande surprise j'encaisse assez bien les longues sorties du week-end dès le début, c’est sans doute dû en grande partie aux entrainements hockey qui m'ont permis de conserver une partie de mon physique de la saison passée. 

 

Ma préparation lancée, il se pose maintenant la question du staff. Cette tâche habituellement réalisée par Isabelle ces dernières années, peut paraître ingrate à première vue, mais c'est une tâche très importante et primordiale pour réussir une épreuve (surtout un 24h solo). Cela permet d'économiser du temps lors de pauses, calculer les temps de pause maxi, prévoir le retour sur la piste pour repartir dans le bon peloton de solos, bref tous les petits côtés stratégiques pour guider un solo vers la réussite de ses objectifs et le décharger de plein de tracas et de soucis.

 

Mes enfants passant le Bac et le Brevet des collèges cette année ne peuvent pas non plus me staffer. Je sollicite mes amis du Mans, mais tous sont déjà occupés à cette date ou engagés dans le staff d'autres solos. Mon club n'envoyant pas d'équipe vitesse mais uniquement 2 duos quad, je sollicite en vain mes collègues de club que je connais le mieux. Pour des sudistes, déjà qu'il est difficile de former année après année des équipes de 10, il est encore plus difficile de trouver un staffeur qui accepte de partir tout un week-end, d'autant plus que ce rôle est méconnu.

 

Je lance alors un message sur Facebook. De suite un candidat se porte volontaire : « Le fameux Pierre Labaune » (dit 8WD sur le site Roller en Ligne.com). De suite mon visage s'illumine en voyant son message qui me réjouit au plus haut point.

 

Ce n'est pas n'importe qui dans le monde du roller et de l'endurance. De plus c'est devenu au fil des années un super copain, un ami, parfois un partenaire d'entraînement qui commence à très bien me connaître, un frère, une personne à qui on peut tout dire, tout demander. Bref le copain ou l'ami idéal que tout le monde voudrait avoir.

Pierre m'a déjà staffé par le passé en 2011 pour mon premier solo ainsi que lors de la fin de mon 3ème duo en 2010. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c'est un des premiers à avoir réaliser un raid en autonomie à l'age de 18 ans (Lille-Marseille), à avoir fait un 24h solo au Mans et même classé 4ème duo lors de l'apparition des duos en 2008 aux 24h du Mans. 

Bref avec lui je sais que je suis dans de bonnes mains. Je peux partir les yeux fermés, je sais que je pourrai patiner au Mans en ne pensant uniquement à rouler. Toute la gestion sera parfaite et avec notre expérience respective des longues distances, notre connaissance de l'autre et notre amitié il ne pourrait en être autrement.

Voilà une grosse épine enlevée du pied. Sans staff il aurait été presque impossible de réaliser un bon résultat.

 

25 Mars : c'est le premier test avec les 6h d'Agen-Leyrac sur un circuit de karting bien vallonné et très casse pattes. Sans vraiment avoir d'objectif autre que de me faire plaisir, je parcours 139 km. Belle distance pour la physionomie de ce circuit qui me met vraiment en confiance pour la suite. 

J'ai de la chance, Pierre, égal à lui même, tout en restant discret, est à fond derrière moi. Il prend son rôle très à cœur, même à plus de 3 mois de l’événement. Il suit la progression de ma préparation, les résultats de mes courses. Isabelle n'est pas en reste et me soutient à fond, telle une amoureuse.

 

9 Avril : C’est au tour des 6h de Touraine à Ballan-Miré. Je bats mon record de distance sur un 6h en parcourant 159 km (record précédent 150km à Saint-Etienne en 2011). De cette course je retiens surtout le fait d'avoir parcouru l'équivalent d'un premier marathon en 1h27 suivi d'un 2ème en 1h30 soit 84km en moins de 3h en étant parfaitement bien physiquement. Cela me poussera à m'inscrire au marathon de Dijon pour revenir à la vitesse et me mesurer aux copains. Pour ne pas faire un déplacement juste pour rouler 42km, je décide de m'inscrire également au semi-marathon qui doit débuter juste 1 heure après le marathon des vétérans.

 

Du coup, à mes entraînements d'endurance habituels vient alors s'ajouter des entraînements de fractionnés d’abord au vélodrome puis en côte sur la route de l’aqueduc de Roquefavour. Il y a pire comme spot d’entraînement.

Au début j'ai du mal à tenir la distance mais rapidement je me surprends à les encaisser assez facilement et retrouve le plaisir des séances de vitesse.

 

30 avril, la course des 6h de Loury sera bien malgré moi ma dernière course d'endurance avant le Mans.

Habituellement je ne me pose pas de questions et prends part aux courses sans regarder le classement, juste la distance parcourue et mes sensations. Là, grâce à mon bon début de saison et au vue des inscrits pour cette 2eme manche du rallye des 6h, j'entrevois la possibilité de figurer en bonne position au niveau du classement général chez les solos.

Cette possibilité me fera faire quelques petites erreurs notamment de changer de patins par 2 fois en cours d'épreuve pour chausser une paire avec des roues pluie au bout de 2h puis 1h plus tard de remettre les patins avec roues pour le sec. Ces pauses me feront perdre 2 * 3 minutes soit l'équivalent d'un tour. Je parcours malgré tout 137 km et fini 4ème de la course avec à peine quelques secondes d'avance sur le 5ème. Je voulais tellement cette 4ème place que ça m'a fait manquer d'attention au point de surveiller le mauvais adversaire. Bref tout est bien qui fini bien, cette place est synonyme pour moi d'occuper après cette étape la 3ème place du classement général provisoire du rallye des 6h chez les solos.

Cette course fut quand même l'occasion de fraterniser avec 3 solos que je ne connaissais pas vraiment avant, mais qui vont marquer le reste de ma saison et mes 24h du Mans. Domi de Bourges (avec qui je vais lutter pour la 3ème place du général du rallye), Pierau Parc (une vrai machine de guerre, 2eme à Ballan-Miré et 3ème à Loury) avec lequel je me suis surpris à rouler environ 1h30 à block en début de course et enfin Joseph (3ème à Ballan-Miré et 2ème à Loury). Ces 2 derniers étant à ce moment là tous les 2 premiers ex æquo au général du rallye. 3 super machines vraiment sympas et très attachantes.

 

À 2 mois du Mans, je me sens prêt, tous les voyants sont au beau fixe. Pas épargné par les blessures ces dernières années, je crois rêver. Tout cela me semble vraiment trop beau pour être vrai. Sur le coup j'aurais bien aimé que l'épreuve soit avancée de 2 mois.

 

Mes pieds devenus bien sensibles avec tous ces kilomètres parcourus en si peu de temps, je ressorts mon vélo pour les ménager et faire du travail de côte afin de fabriquer un peu plus de muscles qui me semblent avoir perdu ces dernières années. 

Malheureusement, le tableau était trop beau. Je me blesse au genou le 14 mai au tout début d'un match de roller hockey mais je continue à jouer (ne voulant pas abandonner mes collègues). Mal m’en a pris puisque juste à la fin du match bien énervé par ma blessure au genou, voyant ma saison terminée et tous mes efforts réduits à néant, je fais une grosse bêtise et me casse 2 côtes.

 

C'est la tuile. J'essaie de rester zen, il reste 1 mois et demi. La fracture des côtes ne m'inquiète pas vraiment, je me dis que dans 3 semaines ce sera réglé, mais la blessure au genou m'angoisse vraiment. Et si je m’étais encore rompu le croisé antérieur comme en 2012 !!!! 

Grâce à Isabelle, en 1 semaine seulement, j'arrive à passer une échographie, suivie d’une IRM puis d’une consultation avec un chirurgien orthopédiste. Ce dernier me rassure. J'ai juste une toute petite entorse du croisé postérieur au genou qui n’a pas été opéré. Avec 3 semaines de repos et quelques séances de kiné, je devrais être rétabli pour Le Mans.

Ca aide bien d'être en couple avec une infirmière de bloc opératoire.

 

J’essaie de faire bonne figure devant Pierre pour ne pas l’affoler et le rassurer au maximum. Aujourd’hui je peux t’avouer mon cher Pierre (quand tu liras ces quelques lignes) qu’intérieurement ce n’était pas le cas. Chacun y allant de son petit conseil avec des avis bien différents (même au niveau des professionnels de santé), je suis tombé bien bas psychologiquement (en grande partie aussi à cause de la douleur qui ne disparaissait pas). Seul Isabelle a pu s’en rendre compte supportant mes humeurs sans rien dire tout en gardant bien le secret.

 

Finalement je prends conseil auprès de Thierry Feutrier, le président de mon ancien club (et kiné-ostéo) qui a toujours été de très bon conseil. Il me rassure et me recommande de reprendre l’entrainement doucement en vélo pour drainer le liquide (responsable de ma douleur) qui compresse l’articulation.

 

Le lundi 5 juin, après 3 semaines de repos complet je reprends le chemin de l'entraînement tout doucement en vélo. Mon genou me fait vraiment très mal au point de me faire très sérieusement douter. En plus mes jambes semblent devenues en coton.

Le lendemain je reprends le roller avec les copains d’Eurocopter. Ca semble moins traumatisant pour mon genou. La compagnie des copains me fait le plus grand bien. À l'agonie après ce premier entraînement roller (37km en 1h40), je me décide à faire le forcing pour essayer d'être prêt pour le marathon de Dijon qui a lieu en fin de semaine. Du coup c’est l'équivalent de 4 marathons en 4 soirs consécutifs que j’enchaîne en cette fin de semaine. Cela me permet de retrouver l'aisance de patinage et une partie de mes sensations.

 

1 jour de repos (le temps de faire le trajet à Dijon) et le 11 juin me voilà au départ du marathon de Dijon. Mes côtes me faisant encore un peu mal je préfère prendre les départs du marathon et du semi derrière les fous furieux pour éviter les chutes du départ et remonter de groupe en groupe avant de trouver le meilleur groupe qui pouvait me convenir et rester avec jusqu'à l'arrivée.

Je boucle le marathon en 1h25, puis après 1h de repos le semi sera bouclé en moins de 45 minutes. Ce n'est pas exceptionnel mais je ne m'attendais pas à faire aussi bien après les 4 dernières semaines que je venais de passer. Tout cela est vraiment encourageant en vue du Mans et me rassure un peu. 

 

Il reste 3 semaines avant le mans. Les 2 premières sont plutôt intensives (fractionné en côtes, 2 grosses sorties vélo + roller,...). La dernière est consacrée à la récupération et aux préparatifs.

 

 

Tactique et prévision de gestion de la course

 

Pierre qui suivait très discrètement mais très méticuleusement l'avancement de ma préparation (c’était le premier à me questionner sur le résultat des courses et des entraînements), il profite de cette dernière semaine pour me harceler de questions afin de connaître exactement mes objectifs, mon tableau de marche, etc...

Bonne question, je me sens démuni. Je dispose juste du tableau de mes temps de passage des années précédentes comme point de comparaison.

 

Il me fait comprendre qu’il veut bien m’accompagner, me staffer mais pas juste pour me passer quelques malheureux bidons. Il veut vraiment peser sur mon résultat, que l'on atteigne, que l’on partage vraiment cet objectif ensemble.

 

Malgré toute mon expérience je découvre un côté organisationnel et tactique que j’avais en grande partie délaissé les années précédentes.

Du coup en plus de mes temps de passage des années précédentes, Pierre étudie les temps des autres concurrents, ceux qui ont atteint les 100 tours. Il prépare de nombreux tableaux de marche avec des prévisions de temps au tour de 11 minutes au départ, puis au fil des heures, il prévoit une augmentation de mes temps de 30 secondes toutes les 3 heures. Des pauses de 20 à 30 minutes toutes les 3 ou 6h. Ces pauses sont malheureusement nécessaires puisque (pour ceux qui ne le savent pas encore) depuis 10 ans je n'ai plus de côlon. Cela limite mon autonomie et m'oblige à passer régulièrement par case WC entraînant une sérieuse perte de temps. C’est là mon grand point faible, celui que je ne pourrais sans doute jamais améliorer.

 

Grâce à ces tableaux, on pourra savoir rapidement si j'ai de la marge ou pas au niveau des temps de pause et estimer la distance que je peux espérer atteindre et surtout gérer au mieux les temps de pause en fin d'épreuve. On se retrouve avec des tableaux de prévisions de 96 tours (400km, l’objectif minimum), 100 tours (l’objectif souhaité), 103, 106, 108 tours (450km) et même 110 tours.

 

 

Dernière semaine, c’est aussi l'occasion de finaliser la préparation du matériel. Mes vieux R4 fétiches étant cassés j'ai racheté une paire identique d'occasion quasi neuve sur laquelle je monte mes platines EOSkates 4*110 (de mes patins de vitesse) pour gagner en légèreté et en rendement. A cela s'ajoute des Tempest en 4*110 (pour remplacer mes vieux M100 complètement usés) que je prévois d'utiliser en fin de course (quand mes pieds ne supporteront plus les R4) ainsi qu'un jeu de roues pluie (sait-on jamais).

 

 

La course des 24h :

 

Vendredi 30 juin, le minibus du RPM me récupère vers 10h30 à Aix. Je fais la connaissance d’Amandine et Alexia, 2 filles de la section derby du RPM inscrites en duo quad. Sylvain leur coach, est lui aussi inscrit en duo avec Vanessa (une autre fille du derby et de la vitesse) qui doit nous rejoindre le lendemain depuis Orléans.

Le minibus est bien plein avec toutes nos affaires. Malgré tout il reste assez de place pour se détendre à l'arrière et dormir un peu pendant le trajet. 

Bien que venant de disciplines bien différentes, le courant passe de suite entre tous. L’entente est parfaite, du coup le voyage me parait plus court que d’habitude.

Nous arrivons à 20h et allons directement au circuit Bugatti pour récupérer les dossards et les puces. C'est l'occasion de retrouver Binus (pionnier chez les solos et bénévole depuis quelques années) et d’autres copains déjà installés au camping. 

Je fais enfin la connaissance d'Anaëlle, une jeune dame sourde muette et handicapée qui est inscrite en solo. Ça fait quelques mois que je discute avec elle sur Facebook pour lui donner des conseils. D'ailleurs 3 semaines plus tôt elle a fini 2ème solo femme à la Grol Race, parcourant plus de 335km. Je lui fais une petite présentation du circuit et lui donne quelques astuces d'organisation pour sa famille pendant sa course. 

Les formalités faites, nous partons à l'hôtel retrouver Pierre arrivé en train. 

 

Installation à l'hôtel, puis on se dépêche d’aller au restaurant manger un bon petit plat de pâtes.

A croire qu’il n’y a qu’un seul restaurant de pâtes au Mans, nous avons la surprise de découvrir que les copains d’Eurocopter sont à la table voisine.

De retour, chacun se met au lit pour une bonne nuit de repos.

 

Samedi 1er juillet, le grand jour est enfin arrivé. Petite grasse mat suivi d'un bon petit déjeuner bien copieux. Comme nous avons déjà les dossards, il n'est pas nécessaire de se presser.

Départ pour le circuit afin de retrouver Vanessa à 11h.

On emmène tout le matériel devant l'arche d'entrée du paddock. C'est moins l'effervescence que d'habitude. Seulement 400 équipes (solo et duo compris) sont inscrites contre 590 en 2005-2007. 

On retrouve tous les copains solos, ceux inscrits en équipe (mes copains d'entraînement Aixois et d’Eurocopter) et tous les autres croisés depuis tant d'années sur les courses). Il y a quelques années je me plaisais à dire que j'aimais bien mon anonymat mais avec le temps il n'est plus que relatif. 

 

13h c'est l'ouverture du paddock et des box. Calmement nous nous installons dans les box solo (les premiers au début de la ligne droite des stands).

Installation faite, j'avale un plat de pâtes afin d’avoir le temps de le digérer avant le départ.

Certains amis comme Fannie Ci-dessous viennent voir notre installation et papoter un peu.

Je prends des news de l'installation de mes collègues quadeurs du club dans le box des duos puis on file faire le tour des box à la rencontre des copains. On ne peut pas avancer de 5 box sans croiser une tête connue et discuter un peu. En bout de ligne droite sont installés les copains de Varades Dan solo, Chicken,... (tous des solos en équipe enduro cette année) et notre cher Sixties (un super solo en équipe cette année avec les pompiers d'Argenteuil). C'est génial, on les verra nous encourager juste avant d'attaquer chaque montée de la Dunlop. Ça sera vraiment une super source de motivation.

Il faudrait que j'aille m'allonger et me concentrer mais je n'en ai pas envie. Tout en retournant au box je continue à croiser des copains et discute avec eux. C'est ma façon de retarder l'arrivée du stress du départ.

 

15h nous sommes de retour au box. J’ai juste le temps de me préparer. Strapping des pieds, mise en place du dossard, de la puce puis je chausse mes R4 méticuleusement en faisant bien attention à ne pas avoir un pli dans la chaussette ni au niveau de la languette.

15h50, une dernière petite discussion avec Pierre (encouragements, remerciements d'être là pour moi, de tout le soutien apporté depuis le mois de février, ...), on s'embrasse et comme à mon habitude je verse une petite larme d'émotion puis je pars m'installer en fond de grille de départ.

Je retrouve tous les solos avec leurs patins aux pieds alors que les concurrents en équipe et quelques solos sont répartis tout le long de la ligne droite des stands (du côté droit) en chaussettes, les patins de l'autre côté à la façon départ des 24h moto.

Je discute rapidement avec chacun de mes copains solos, on s'encourage mutuellement, une petite bise à chacun, un sourire à ceux que je ne connais pas. 

Je profite des 2 dernières minutes pour poster un message sur Facebook à l'attention des copains absents, une grosse pensée pour eux. Puis je coupe la connexion 3G afin d'économiser la batterie. Pierre sera mon seul moyen de communication avec l'extérieur et informera les copains de l'évolution de la course.

 

16h la sirène du départ retentie. Les concurrents en chaussettes courent chausser leurs patins puis s'élancent en direction de la Dunlop. Une trentaine de secondes à 1 minute s'écoulent puis les juges libèrent les concurrents qui désiraient partir les patins aux pieds. 

Tous les autres concurrents s'élancent à leur tour. Je prends un départ très tranquille pour avoir le temps de saluer les coachs. Grand coucou à Binus qui filme notre départ. D'habitude je lui fais la bise mais là je ne veux pas le déranger.

Je continue à remonter la ligne droite des stands tranquillement tout en saluant les copains présents sur le muret des stands. Puis j'accélère pour rattraper les copains solos. 

Les groupes se forment. Rapidement je me retrouve avec 3 solos, Fabien et Mathieu (dit Bridou) de Mérignac avec qui j'avais roulé à Agen et Ballan-Miré, Pierau Parc, ainsi que Pascal Yul (en duo) qui prend le relais et continu sur un rythme assez soutenu.

Nous bouclons les premiers tours en 10 minutes.

Le nouveau revêtement du circuit est vraiment agréable,  je me sens presque voler sur la piste. C'est vraiment grisant cette sensation de vitesse.

4 tours sont effectués quand la pluie vient mouiller légèrement la piste, rien de bien méchant mais juste assez pour rendre la descente glissante. Nos temps augmentent de 20s maxi. Rien de bien grave non plus, la descente est juste un peu glissante. En tant que montagnard habitué à la conduite sur la neige, la légère dérive de la trajectoire à la fin de la descente est un jeu d'enfant à contrôler.

 

Rapidement on double le duo quad des filles de mon club. Nous avons à peine le temps d'échanger un regard, un sourire. Je glisse un « Allez Amandine », mais non c'est Alexia, Oups trop tard, pas le temps de corriger. Un peu plus tard on rattrape Sylvain (toujours en duo quad avec Vanessa). Nous avons plus de le temps d'échanger quelques mots. Il en sera de même tout au long des 24h. Cela semble anodin à première vue mais juste un sourire, une parole, c'est le petit truc qui à la longue et au fil des heures fait toute la différence au niveau mental. Les encouragements que j'envoie à mes amis solos, quadeurs, ou même vitesseux me font autant de bien qu'à eux.

 

Les tours s'enchaînent, les heures passent, la légère pluie s'arrête, la piste sèche, la pluie revient puis revient par intermittence juste pour humidifier la piste et la rendre à nouveau glissante. Malheureusement, à cause de cette descente glissante nous perdons Pierau Parc qui nous demande de ne pas l’attendre. Il préfère gérer les descentes plus lentement. Nous continuons à 3.

 

 

 

Un peu moins de 3h de course, nous prenons un tour au groupe des Nantais puis un peu plus tard au peloton de Kat, Domi de Bourges, Jissé et quelques autres copains. On en profite pour s’encourager et prendre des nouvelles des uns et des autres.

C'est aussi le moment où je commence à ressentir un échauffement sous les gros orteils de mes pieds. Cela ne m'était jamais arrivé avec mes anciens R4, même quand ils étaient neufs, même 1 mois avant alors qu'ils étaient déjà cassés. Je n'y comprends rien et je commence à cogiter. Cela ne m'était arrivé que dans les Marathons Powerslide. Et si le moule était différent entre les 2 paires de R4 ? Je me vois déjà avec des énormes ampoules sous les pieds comme aux 24h de Calafat l'année précédente. J'essaye d’éviter d'y penser bien aidé par les discussions avec mes collègues d'aventure.

 

Je pense à m'alimenter régulièrement, une barre de céréales, une compote. Grâce au temps clément je bois moins que les années précédentes et mon estomac est moins gorgé d'eau. 

 

Avant chaque passage devant la zone des coachs mon GPS m'indique automatiquement le temps du dernier tour. Cela me permet d'échanger de suite  à chaque passage mes impressions avec Pierre sur le tour écoulé. Entre nous tout passe en une seconde d'un simple regard ou d'un geste.

La zone des coachs passée, les copains en équipe nous encouragent, dont certains solos en équipe cette année comme les Sixties avec sa corne de brume, Chicken et  Dan solo. C'est vraiment génial cette ambiance familiale et ça donne un peu plus d'énergie pour attaquer la Dunlop. 

La 6ème heure approche, quand nous prenons un 2ème tour aux autres pelotons de solos. De leurs côté les cadors nous ont déjà doublés plusieurs fois comme des avions.

 

22h et déjà 6h de course, Pierre me fait signe qu'il est temps de faire ma première pause repas.

34 tours sont déjà parcourus soit 142km, je n'en reviens pas! On est dans la fourchette haute des prévisions et même au dessus. Malgré les pauses prévues, malgré les prévisions de baisse des performances, on est largement au-dessus des 110 tours. Je crois rêver, en plus je n'ai pas vu le temps passer grâce à la bonne collaboration de notre groupe qui s'était malheureusement réduit au fil des heures.

Je prends soin de désactiver le signal de mon GPS afin que la distance parcourue n’augmente pas intempestivement puisque ce signal GPS ne passe pas dans le box. Il faut juste penser à l’activer de nouveau en sortant du box

Mes pieds sont devenus très sensibles, je préfère ne pas déchausser de peur de ne pouvoir remettre mes patins avant de repartir. J'ai un peu de mal à avaler mon plat de pâtes mais ça va. Le temps passe vite pendant la pause, trop vite.

Pendant que je fini de manger Pierre essai d'anticiper pour me faire repartir dans un bon groupe. 

 

Ma pause est terminée, elle aura duré 40 minutes, c'est trop à mon goût mais je n'ai pas vu le temps passer.

 

Je repars avec le groupe de solo de Kat, Domi, Jissé, ... Le rythme est un peu moins élevé qu'avant ma pause (12 minutes au tour contre 11 minutes précédemment). J'aimerai aller un peu plus vite mais aucun groupe ne nous rattrape pour que je puisse partir avec. Mes jambes sont bien mais les pieds sont de plus en plus sensibles, je ne sens plus mes orteils. Finalement 5 tours après ma pause je décide de changer de patins. Du coup j'accélère un peu pour prendre de l'avance sur mon groupe afin de pouvoir repartir le moins loin possible une fois les patins changés. Malgré tout je repars avec 2-3 minutes de retard. La Dunlop avalé je me fais doubler par Chicken. J'essaie de le suivre mais il va vite le bougre quand il est en équipe. Finalement je réussi à le coller. C'est grisant cette sensation de vitesse. 3 mots échangés ne le feront pas ralentir. Grâce à lui je parviens à revenir dans mon peloton avant la fin du tour. Petits remerciements échangés avec Chicken puis je ralenti pour me coller en fin de groupe dans le S précédant la ligne droite des stands. 10 minutes et quelques secondes pour boucler ce tour ce tour. Ce n’est pas le tour le plus rapide mais il n’en est pas loin. 

Les tours continuent de s'enchaîner, régulièrement je me sens toujours très bien. Pierre est toujours fidèle au poste aux petits soins pour moi.

 

 

2h30 du matin (10h30 de course) 52 tours parcourus (217km) petite pause de 10-12 minutes (juste le temps que mon groupe fasse 1 tour). Je mange quelques pâtes et discute avec Pierre qui va dormir. Pas de problème, c'était prévu. Il vaut mieux qu'il se repose pour être en pleine possession de ses moyens pour la 2ème partie de la course et surtout pour le final où il devrait ajuster le tableau de marche en fonction de mon état. Du coup c'est Sylvain (un autre solo blessé, coach de Kat) qui va suppléer Pierre pendant 2-3h).

 

Ma pause terminée, je repars avec le groupe de kat. Cela fait des années que nous roulons ensemble sur les différentes courses. Chacun prend son relais, un tour chacun. La machine est bien rodée. Finalement le rythme de ce groupe qui me semblait un peu lent après ma première pause me convient maintenant parfaitement. Parfois j'ai même mal aux jambes quand certains reviennent tout frais dans le groupe prendre leurs relais après leurs pauses.

 

4h du matin, 12h de course, Je m’arrête pour manger mon reste de pâtes qui a toujours du mal à passer.

60 tours parcourus soit 251km. Je n'en reviens toujours pas. Sans me laisser gagner par l'euphorie je me dis (comme certains disent parfois) « Tu es en train de faire un truc ». Pierre dort comme un bébé dans le box. J'essaye de faire le moins de bruit possible pour ne pas le réveiller. Je consulte très rapidement les messages reçu sur Facebook. Je réponds très rapidement pour informer les copains sur l'avancement de la course. Tout autour de moi bon nombre de solos sont couchés bien au chaud dans leurs duvets. Quelques petits mots de réconforts à ceux qui me regardent repartir pour essayer de les motiver à revenir sur la piste. Finalement Nicolas Brillon de Chalons sur Saône, une connaissance de longue date, se lève et repart avec moi.

 

Ma pause aura duré encore plus de 30 minutes. J'ai du mal à retrouver le rythme. Heureusement que Nicolas est là car les groupes de solos sont devenus rares et réduits. 4 tours et la pluie refait son apparition mais plus fort cette fois. Nicolas décide de s'arrêter et de retourner se coucher. Il me confie même qu’il ne va sans doute pas repartir s’il continue de pleuvoir, il prévoit de piler ses affaires et rentrer à l’hôtel.

Je continue seul mais je n'avance plus, je ne sens plus mes pieds et mon genou blessé en mai commence me faire mal. Je boucle 2 tours en 15 voir 16 minutes chacun avant de m'arrêter à nouveau complètement trempé et frigorifié.

 

6h30, 66 tours sont bouclés (276km) mais je suis au plus mal, j'ai beaucoup de mal à patiner. « Qu'est-ce que je fais là ? », c'est la question que tout solo se pose forcément dans une pareille épreuve. Je prends la décision de faire une pause non prévue sur le tableau de marche.

 

Entre temps Pierre s'est réveillé. Je suis au plus mal. J'en profite pour me changer et machinalement je me mets dans le duvet pour me réchauffer. Il me faudra pas plus de 15 secondes pour m'endormir bien malgré moi. 30 minutes plus tard Pierre me réveille. Je m'en veux de m'être endormi mais je ne veux pas repartir, je suis trop bien dans mon duvet, en dehors il fait froid, humide. Finalement je me force à sortir du duvet. Je grelotte, je tremble comme jamais. On dirait presque que j'ai une crise d’épilepsie. Fabienne, (la femme de Kemel un autre copain solo) me sert un thé chaud que je manque de renverser tellement je tremble. Pierre est aux petits soins pour moi ainsi que les rares coachs des autres solos présent dans le box. Il trouve les mots pour me faire repartir. Il me propose même d'aller voir les kinés pour me faire masser. Je refuse, ils sont trop loin, ça ferait faire perdre trop de temps et de toute façon ils ne valent pas ceux de notre cher Binus.

 

La question du massage expédié, Pierre monte même les roues pluie sur mes patins. Je n'en avais pas forcément besoin, je contrôlais toujours les quelques dérives dans la descente mais plus par sécurité un peu pour l'effet placebo et pour me remotiver un peu.

Voyant que je me prépare, Nicolas décide de repartir à nouveau avec moi et de m'emmener. A 2 c'est toujours plus facile psychologiquement. Joignant l'acte à la parole il se met à 4 pattes et me dit de monter sur son dos pour m'emmener à cheval, ça ira plus vite qu'en rollers. Je m'exécute, ce qui fait rire les quelques personnes présentes dans le box et bien sûr Fabienne ne manque pas de nous prendre en photo et de la faire circuler sur Facebook. Ah la réputation !!!!

C'est peut être une petite plaisanterie insignifiante à première vue mais qui permet de ressentir la fraternité et la solidarité qui règne entre les solos, les coachs, surtout dans des conditions aussi difficiles. Du coup nous repartons l'esprit plus léger et remotivé.

 

Petite parenthèse pour souligner la très belle attitude de la part de Nicolas qui, pensant sa course raté, aurait pu choisir la solution de facilité en restant au fond de son duvet ou en abandonnant mais il n’en a rien fait. A contraire, il a trouvé dans notre amitié, la force de repartir pour rouler ensemble, pour aider un copain. Cela va lui permettre de sauver en partie sa course avec 70 tours (293 km). C’est là toute la magie qui unie la famille des solos, cette magie qui donne la force de transformer une course potentiellement ratée en course à l’issue plus heureuse.

 

7h40, fin de la pause. Elle aura quand même durée 1h15.

Je reprends ma progression entre 12 et 14 minutes suivant les tours en me contentant de suivre Nicolas. Mon organisme étant bien entamé par le froid et la pluie j'essaie de gérer au mieux la montée pour économiser mes forces. 

 

Les tours s'enchaînent plus ou moins facilement selon les rencontres sur le circuit, selon les encouragements les copains croisés et les différentes bêtises que l'on peut sortir. C'est d'ailleurs dans ces moments-là qu'une grande amitié prend naissance entre solo.

On rattrape Aurélien un autre solo (Sanglier 76). Du coup, tout naturellement je rigole avec Nicolas. Je dis en prenant une petite voix d'enfant : « Bonjour monsieur Aurélien, je m'appelle Obélix, vous connaissez? Je suis tombé tout petit dans la marmite à bêtise mais là je mangerai bien un petit sanglier rôti ».

Cette bêtise insignifiante a le don de nous booster, d'apaiser nos douleurs et même de remotiver ce cher Aurélien qui vient se joindre à nous pour quelques tours. 

9h soit 7 tours plus tard Nicolas s'arrête. Pause de 5 minutes pour ma part afin de retirer les roues pluie et je repars pour 8 tours, parfois seul, parfois accompagné de 2 ou 3 solos comme Kat, Pierau Parc et surtout Anaëlle qui essaye de me pousser dans la Dunlop alors que j'essaie de garder un rythme le plus économique possible.

J'ai de plus en plus mal sous les orteils. La douleur au genou s'est bien réveillée elle aussi. C'est paradoxal mais le nouveau bitume que je trouvais lisse au départ me semble maintenant bien gratoneux. Chaque petite aspérité du bitume me parait énorme. J'essaie de trouver toutes les petites astuces pour oublier les douleurs, les âneries à sortir, encourager les copains, ...

 

Petite plaisanterie avec Christine Dumouchel notre super photographe charmante et très gentille. « Ok pour les photos mais pas le dimanche quand on est au plus mal tu n'as plus le droit de photographier les solos ! ». Sa présence année après année au bord des pistes, son sourire, ses encouragements et nos plaisanteries échangées nous font vraiment du bien.

 

Je me livre à toutes sortes de calcul pour estimer la faisabilité de mon objectif. Par manque de lucidité je me plante complètement. A 10h je crois qu'il ne me reste plus que 4h à rouler. Du coup quand j'entends devant moi mes copains du club de Nantes dire qu'il reste plus que 6h je retrouve un peu de sérénité.

 

Tiens en parlant des copains Nantais, je suis stupéfait par la distance déjà parcourue par Bruno Lefort, par son rythme aussi régulier qu'économique et surtout sans faire de pause. Certes je roule plus vite que lui sur un 6h, sur le début des 24h mais la nécessité de faire mes fameuses pauses me pénalisent beaucoup. Pour la petite info il fera 116 tours soit 485km. Chapeau l'ami. 

 

11h nouvelle pause. Je suis dans mon 81ème tour (presque 339km). Petite collation. Pierre me rassure sur l'objectif, me transmet les messages laissés par les copains sur Facebook, transmet mes réponses même si je ne comprends pas tout. Binus passe par là pour prendre des news et nous encourager. Nos regards se croisent ce qui provoque un lâché de larmes incontrôlable. Je ne trouve pas de mots pour lui parler mais sa simple présence me fait du bien.

 

8 très courtes minutes se sont écoulées quand Pierre me donne le signal pour repartir afin de rejoindre le groupe de solo qui va arriver dans 2 minutes.

Dans ce petit groupe je retrouve Nicolas reparti un peu plus tôt. Je ne comprends pas, j'ai toujours du mal à avancer alors que les années précédentes cela semblait être plus facile. Pierre continue son formidable travail de coaching et de calcul des temps de passage. Je n’en demandais pas tant.

Je rapporte ses propos : « Coach solo, c'est être là à chaque passage de ton coureur, s'assurer qu'il ne manque de rien, l'encourager, lui passer un ravito ou un vêtement, lui parler stratégie. Tout ça en une poignée de secondes. Alors même si ce n'est pas trop permis, on court souvent quelques mètres avec eux. »

Cette photo résume parfaitement cela avec Sylvain et Jérôme essayant de remplir au mieux leurs rôles auprès de Kat et Erwan leurs solo (sous les yeux de Pierre qui pour une fois est resté sagement sur la zone moquette pour nous offrir cette photo)

 

13h, 88 tours. Nicolas s'arrête, il est remplacé par Anaëlle. Je continue de gérer la Dunlop au mieux. Derrière moi Anaëlle me pousse encore et encore dans cette foutu montée sans se ménager. Elle connaît mon objectif et désire encore plus que moi qu’il soit atteint. Je veux la remercier pour son aide et lui dire d'économiser ses forces afin de les garder pour elle mais de peur de ne pas arriver à me faire comprendre correctement et qu’elle le prenne mal je n'en fais rien. Pas évident de communiquer correctement avec une sourde muette en pleine course mais surtout je ne voudrais pas qu'elle le prenne mal.

13h40 je fini mon 91ème tour. Je fais une dernière pause de 10 minutes. Alors que depuis mon retour sur la piste à 7h40 mes temps au tour se situaient entre 12 et 13 minutes, les 2 derniers ont été bouclés en 15 minutes.

Pierre a vite refait son calcul. Il m'accorde ces 10 minutes de pause et me dit qu'en tournant à 15 minutes au tour jusqu'à 16h j'atteindrai les 99 tours et le dernier, le tour d'honneur dans lequel tous les solos s'attendent, serait mon 100ème tour, synonyme de réussite du 2eme objectif.

Depuis le début je ne sais pas comment il fait mais à chaque fois que Nicolas ou qu'un autre concurrent qui roulait avec moi s'arrêtait, il y avait toujours un autre solo ou un duo qui redémarrait pour se joindre à moi. Je réalise que Pierre doit faire un formidable travail dans les box et la zone des coachs. Je sens même les autres coachs, les femmes des autres copains solos, les copains en équipe à fond derrière moi. Même si je sens mes forces m'abandonner, même si je suis mort, je n'ai pas le droit de le décevoir, je ne peux pas lâcher, je n'ai pas le droit, ça serait trop cruel.

 

13h50 je repars avec Nicolas et Anaëlle. Encore 5 tours et les 400km seront atteints. Les tours s'enchaînent très péniblement à 14-15 minutes au tour.

A 15h et 2 minutes, je franchi la barre des 400km (96 tours). Premier objectif atteint, j’ai enfin franchi la barre des  400km, mais ce n'est pas fini. Atteindre le chiffre rond des 100 tours (qui fait rêver tant de solos) est tout à fait jouable. Il faut accélérer, je dois gagner 2 minutes. Anaëlle s'arrête, remplacée par Jean-Luc (Petit Roller). Cet objectif atteint va provoquer chez moi une décharge d'adrénaline. D'un seul coup mes temps passent de 15 à 13 minutes puis 12, se rapprochant même des 11 minutes pour l'avant dernier tour.

Tout en roulant je me mets à penser à mes 2 dernières montées de la Dunlop en 2013. Une idée germe en moi, ou plutôt j'ai une idée en moi depuis un bon moment déjà, idée que je garde secrètement depuis des mois et des mois. Une Idée bizarre, atypique et interdite dans le règlement des 24h. Comme on le dit souvent avec Pierre, il faut vraiment avoir un caractère atypique pour se lancer en solo mais franchement sommes-nous bien normaux ??? 

Je téléphone à Pierre. Je lui demande de se débrouiller comme il veut mais il faut absolument qu'il se fasse prêter un casque et une paire de patins à sa taille. Je lui propose de m'accompagner pour le dernier tour.

Certes c’est interdit pour des raisons de sécurité, de responsabilité. Seul le dernier relayeur de chaque équipe ayant le droit d’être présent sur la piste, pas les autres relayeurs ni les coachs. Avec le temps et le traditionnel regroupement de solos au sommet de la dernière Dunlop quelques équipes se retrouvent au complet pour accompagner leur dernier relayeur. Heureusement il s’agit là d’une minorité.

 

Je tiens tellement et j'ai absolument besoin de partager avec lui toutes les émotions que l'on ressent pendant les dernières minutes de course (le traditionnel regroupement de solos au sommet de la Dunlop, le dernier tour des solos, la dernière ligne droite, ....) que malgré l’interdit, malgré le bon exemple qu’un éducateur sportif doit donner nous nous apprêtons à braver le règlement.

 

15h35 je m'apprête à finir mon 99ème tour. Pierre m'attend dans la zone ravitaillement des solos avec casque sur la tête et patins aux pieds. Il vient rejoindre Nicolas Jean Luc et moi. Je suis aux anges. Je regarde les copains qui nous encouragent du bord du muret des stands. A la vue de chacun, je les salue en serrant le poing allant même jusqu'à crier par anticipation avec le poing levé en passant devant Sixties, Chicken et Dan solo juste avant la fin de ce 99ème tour : « Ca y est j'ai les 100 tours »..

Enfin oui je commence mon 100ème tour donc 2ème objectif atteint. Je me sens léger, la Dunlop est escaladée avec une grande facilité. Des solos attendent déjà au sommet de la Dunlop mais pas question de s'arrêter, on plonge de suite dans la descente. Je veux atteindre le plus possible de tours. Je savoure ce tour partagé avec Pierre, cette sensation de vitesse qui revient. D'ailleurs, comme dit plus haut, il sera bouclé en 11 minutes 20s.

 

A l’entrée de la ligne droite Nicolas a la délicate attention de me laisser mener le train seul en tête avec mes compagnons derrière moi pour profiter des acclamations des copains.

 

15h50 début du 101éme et dernier tour. Il reste trop peu de temps pour tenter un tour supplémentaire au risque de rater le regroupement avec les autres solos.

 

Au pied de cette la dernière montée de la Dunlop je me retourne pour attendre Nicolas et le remercier ainsi que Jean Luc pour m’avoir aidé et accompagné pendant ces derniers tours. A voir son sourire je crois que Nicolas est autant heureux que moi voir peut être même plus. C’est vrai que nous ne nous sommes pas quittés enfin presque pas (aussi bien sur la piste que pendant les pauses) depuis bientôt 11h30. 

Pendant la monté je remercie Pierre pour la nième fois pour tout ce qu'il a fait ces derniers mois, pendant cette épreuve, pour notre belle amitié partagée depuis tant d'années. Je voudrai remercier Anaëlle également mais elle doit être au sommet de la Dunlop.

Je savoure cette dernière montée en pensant aux copains absents avec qui j'ai partagé tant d'émotions dans cette sacrée Dunlop depuis toutes ces années. Je me revois notamment en 2013 montant cette dernière Dunlop avec Franck de Compiègne, Antoine, Benson, Patrice de Marseille (qui nous coachait), mais aussi avec Laurent Zerr et toutes les âneries qu'on a pu sortir à cet endroit, Roland et ses supers vidéos (qui devait m’apporter ma fameuse glace au sommet de la dernière Dunlop cette année mais malheureusement il est absent). J'ai une grande pensée pour une petite miss aixoise de 14 ans bloquée à l’hôpital à Marseille à qui j'aurais tant voulu faire découvrir le Mans cette année et partager ce dernier tour avec elle. J'ai l'impression que ma tête va exploser tant j'ai des millions de souvenirs me reviennent en quelques secondes, tant mes pensées se mettent à divaguer. J'essaie d'appeler Isabelle pour partager ce moment avec elle mais je n'y arrive pas.

 

Le sommet de la dernière Dunlop arrive enfin. Un moment tant attendu et si intense qui permet d’oublier toutes les souffrances. Ce moment qui fait que même si à la fin d’un 24h on dit : « Plus jamais ça » pour rien au monde on ne manquerai une édition des 24h juste pour ce rassemblement au sommet de la Dunlop.

 

Tous les copains ou presque sont là. Congratulations entre tous, on prend des nouvelles de chacun sur leurs courses respectives. La vue du visage tuméfié de Corsica Roller suite à une chute au petit matin au bas de la descente de la chapelle me fait redescendre de mon nuage. J'échange avec lui quelques mots de réconfort avec lui, prends des nouvelles des autres qui ont chuté sous la pluie, de leurs blessures.

 

Je file vite voir les quadeurs du club pour les féliciter, prendre des news de leurs courses.

Petites séances photos avec les copains, avec Pierre que je remercie encore et là d'un seul coup s'échappe dans un flot de larmes toute l'émotion que je sentais monter depuis le dernier passage sur la ligne de chrono.

 

Je suis dans un état second. Je me vois dire à Pierre, moitié par la parole et moitié par le regard : « Depuis toutes ces années on peut enfin partager ça ensemble. On l'a fait, tous les 2 ensemble et c'est grâce à toi sinon avec cette foutue pluie je n'y serai peut être pas arrivé. C'est pour toi ce moment. Tu comprends pourquoi je voulais que tu chausses les patins. »

 

Je retourne voir les autres solos et duo, les Kat, Loïc, Pépel, Kemel, Bruno, Nicolas, Domi et Mathieu Robillard de Bourges, Pierau Parc, Jissé, Jean-Pierre Bona, Anaëlle (merci encore), Erwan, Corsica solo, Isabelle Bréant, Pascal Yul ..., je revois enfin Mathieu et Fabien de Mérignac avec qui j'ai roulé au départ, Benson et les Nordics, ...... 

 

16h retenti, lentement tout le monde redémarre pour profiter de ce dernier tour, tous ensembles.

Bien que je ne me laisse pas facilement prendre en photo, on profite d’un dernier moment pour faire une photo Pierre Anaëlle et moi avant de repartir et de rattraper les autres concurrents.

Le dernier tour c’est toujours un tour particulier. On profite pour partager quelques mètres avec les amis intimes que l’on a pu voir de toute la course

Je suis rejoint par Alex, le dernier relayeur de l'équipe des Aixois avec qui je m'entraîne parfois. Avec cette nouvelle présence je ne peux rêver meilleur final.

 

Les quadeurs du club sont pas loin derrière moi tout souriant et satisfait de leur première expérience aux 24h. Je les attends pour entamer la dernière droite avec eux.

A quelques mètres devant moi tous les solos sont là, les 4 quadeurs de mon club, Alex pour représenter mes copains Aixois et mon fidèle coach Pierre me donnent la main, pour défiler devant tout le reste des concurrents. Au tiers de la ligne droite Binus est là sur le côté avec son mégaphone. J'abandonne mes collègues pour aller le saluer lui claquer la bise et le remercier (j'y tiens, c'est mon rituel sur chaque final), puis je rejoins mes collègues pour la fin de cette dernière ligne droite. On salut les copains en équipe présent sur le bord de la piste.

 

16h18 la ligne d’arrivée est enfin franchie en se tenant tous la main, comme le symbole de l’amitié que les solos ont les uns pour les autres, cette amitié qui est mon moteur, ma principale source de motivation.

Plus de 27 minutes pour faire ce dernier tour. On a bien pris le temps de le savourer !!!

Ca y est 101 tours (7 tours de plus qu'en 2013) soit un peu plus de 422km et 12ème solo.

Pour les amoureux de chiffres, à mon GPS, cela représente un temps de déplacement de 21h08 minutes environ pour 16h16 de course. Temps de course que l’on peut estimer à environ 16h02 en retirant le « flémardage » du dernier tour.

Nicolas a parcouru 70 tours (presque 293km) ce qui sauve un peu sa course.

Les copains quadeurs de RPM ont réalisé 44 tours (184km) pour Amandine et Alexia et 83 tours (347km) pour Vanessa et Sylvain. Impossible de les classer dans une catégorie significative c’était les 2 seuls duo en quad.

 

L'espace d'une seconde une sensation amère. Un regret monte en moi. Je me dis que sans cette foutue pluie, les 450km auraient pu être là. On ne le saura jamais mais ça fera peut être l'occasion d'un autre dernier défi.

 

De suite cette sensation est chassée par toute l'émotion qui ressort encore grâce aux nouvelles congratulations avec Pierre. Nicolas s'est retourné vers moi, je le remercie encore chaudement. Christine la photographe et Mister Ludo-TV  son mari me font un grand sourire. Je sais qu'elle n'attend qu'une chose, me prendre en photo entrain de pleurer. Ca ne va pas rater quand Sixties et Fannie Lavergne arrivent ensemble face à moi, je m'effondre en larmes en les enlaçant sans plus prêter attention à Christine et son objectif ni même à ce qui se passe autour de moi. Grand moment de complicité avec Stéphanie, elle qui n'avait plus roulé depuis 10 ans sur ce circuit. .

 

 

Je suis sur mon petit nuage, je ne sens même plus le mal aux pieds. Je ne sais même plus qui j'ai déjà salué ou pas. Je voudrai que le temps s'arrête pour profiter une dernière fois de chacun. Je salue, félicite, remercie encore une fois chacun des solos, les copains équipe, les coachs qui sont là, vais remercier Christine pour ses encouragements, ses petits mots qu'elle a pour nous et cette amitié qui grandi un peu plus à chaque course. 

 

Je commence à retourner vers mon box en disant au revoir aux Varadais, aux Eurocopter, Photo avec mes copains Aixois, bises aux filles du Puc, à celles du team Grol,  et à tous ceux que je connais. 

 

Dans le box c'est à nouveau une effusion de congratulation et de remerciements avec les caochs des solos (Sylvain, Jérôme, Fabienne, …), ... et tous les autres que je ne connais pas forcément, qui m'ont encouragé, aidé sur la zone moquette.

 

Je me dépêche de quitter mes patins, mes chaussettes et j'entrevois 1 belle énorme ampoule au bout de mes gros orteils. Je n'aurais plus aucune sensation de touché au bout de mes gros orteils jusqu'au mois d'octobre.

Pierre a déjà rangé une grande partie de mes affaires, du coup je peux enfin me détendre pendant qu'il immortalise mon ampoule.

 

Dehors le protocole des podiums est déjà lancé. Autour de moi chacun s’affaire à tout ranger.

Qu'importe je suis là, je suis bien, je récupère. Malgré la fatigue, malgré la distance supplémentaire atteinte je ne me suis jamais senti aussi bien à la fin d'un 24h. 

Je regarde rapidement mon téléphone. J'aperçois déjà une multitude de texto, de messages Facebook. Pierre s'en est donné à cœur joie pendant que je roulais. J'en profite pour appeler rapidement isabelle lui donner des news et la remercier pour toute son aide et sa patience. Chacun boucle ses affaires au plus vite, se dit au revoir.

 

Pierre prend congés, il doit partir prendre son train. De mon côté je pars avec les quadeurs au Campanile tout près du circuit au bord d'un joli petit lac.

Petit moment de détente, petit resto où on croise Kemel et Fabienne. C’est à croire que tout le monde du roller s’était donné rendez-vous au Mans ce week-end.

Retour à l’hôtel où je m'effondre pour une bonne nuit de sommeil.

 

Réveil matinal en ce lundi matin, il nous faut environ 8-10h de route pause comprise pour rentrer.

 

Petit déjeuner avec la surprise de retrouver Nicolas Brillon. Comme si on n'avait pas assez discuté ensemble pendant la 2eme partie de course, on trouve encore des millions de choses à se dire et prolonger ce super week-end sans pour autant parler de roller.

Au revoir à Nicolas avec nouvelle séance de remerciements puis c'est le retour à la maison. Je n'ai pas trop de tout le trajet pour répondre à chaque message.

 

 

Remerciements

 

Un grand merci à tous les concurrents connus ou inconnus côtoyés pendant cette course et cette saison 2017, pour leur bonne humeur, à tous ceux qui m’ont encouragé aussi bien pendant la course que pendant la saison, à tous les coach solos pour leur soutien et leur réconfort pendant ces 24h, à tous les copains à roulettes, à la grande famille des solos pour cette ambiance si particulière qui nous rassemble, aux nouveaux copains solos (Domi & Mathieu de Bourges , Pierau Parc, Joseph et sa femme, Philippe, Clément, Sanglier76, Yul ...) pour cette nouvelle amitié que vous m'avez accordé sans réserve et pour tout ce qu'on a partagé ensemble et un grand merci à tout ceux que j'ai oublié de citer.

 

Je tiens particulièrement à féliciter Anaëlle pour sa progression et tout ce qu'elle fait malgré son handicap, pour ce caractère « tête de mule » qui te permet d'avoir un mental aussi fort.

 

Mes plus profonds remerciements à Nicolas Brillon pour ton aide, tes relais et d'avoir partagé cette deuxième partie de 24h avec moi, de m'avoir supporté, de t'être forcé à revenir sur la piste juste pour moi alors qu'il aurait été plus simple de rester au fond de ton duvet et de plier bagage discrètement, à Anaëlle également pour tes poussettes sans réserve dans la Dunlop alors que c'est moi qui était sensé t'aider, à tous ceux qui m'ont soutenus cette saison, aux filles du derby et à Sylvain du RPM pour ce super week-end, à mon club RPM pour son soutien, à mes copains de club qui n’ont pu monter une équipe, aux copains d’entraînements, et aux hockeyeurs Aixois qui m’acceptent bien gentiment et m’ont permis de conserver un bon niveau physique à l’intersaison et mes amis montagnards que je n’oublie jamais.

 

 

Et enfin comme on garde toujours le meilleur pour la fin, si vous êtes arrivés jusqu'ici, vous aurez compris que toute performance sportive ne peut être réalisée sans staffeurs ni encadrement, sans logistique, sans préparation. Une tache considérée comme ingrate pour certains mais pourtant très plaisante.

 

Aussi je tiens tout particulièrement à te remercier du plus profond du cœur (je ne trouve pas de mots assez fort), toi Pierre Labaune, mon ami avec un grand « A », mon premier supporter depuis tant d’années, toi qui arrive à me faire faire presque n’importe quoi comme enchaîner en 1 semaine les 24h du Mans suivi des 103 km de la Rollathlon ou les 24h du Mans, les 24h de Calafat et les 6h de Paris en 5 semaines, toi que je ne remercierai jamais assez pour ton staff sans faille, pour tes calculs de fou, bref pour tout ton soutien, l'aide apportée dans la réalisation de cet objectif des 100 tours et surtout ton amitié. Je te dois aussi bien à toi qu'à Isabelle, la réussite de cette saison pleinement aboutie.

{Un jour tu m’avais écrit cette jolie phrase : « Les liens intimes créés lors d’un raid sont tellement fort que je crois que nous en avons partagé un ensemble ». Aujourd’hui, je peux te dire que partager une aventure aussi formidable permet de tisser des liens intimes au moins bien aussi forts que pendant un raid.} à voir c’est dans la dédicace

 

A Isabelle, merci encore du fond du cœur ma chérie pour m'avoir soutenu dans mes entraînements, pour avoir toujours été là pour moi cette année, pour avoir supporté mes humeurs surtout pendant ma convalescence, sans toi rien n’aurait été possible. Et un très grand merci pour m'avoir poussé à faire cette folie tout juste 12h après la naissance de « Pépète » et 3h de sommeil, folie de prendre le train pour participer à la finale du rallye des 6h à Betz-Le-Château pour lui ramener une 3ème place au classement général comme cadeau de naissance (une belle anecdote à raconter à ses futurs enfants).

 

Un dernier petit remerciement à Kat, Roland, Sanglier 76 et Nicolas pour la relecture, les corrections et d’avoir gardé le contenu de ce récit secret jusqu’au bout.

Publié dans Roller Vitesse

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